Il m’est arrivé un truc dernièrement. J’ai eu des résultats d’examens. Un truc perso. Bénin. Sur lequel je ne m’étendrai pas. Mais du coup, une remise en question. Beaucoup d’introspection. Pour te donner un équivalent, c’est comme si j’avais toujours cru que la terre était plate et qu’on m’avait révélé que finalement, non... Elle est ronde...
Tout ça me fait réfléchir... Mes repères ne sont plus là. J’essaie de comprendre. D’avancer. De me créer de nouvelles bases. Mais je n’en parle pas trop autour de moi. Car en soi, ça n’a pas beaucoup d’importance pour les autres qu’elle soit ronde ou plate ma terre à moi dans la vie de tous les jours. Mais ça en a pour moi. Donc je le garde en moi. Et je n’en parle pas plus à mon amant.
Pourquoi ? Par pudeur?
Non je ne crois pas.
Parce que j’ai envie de lui cacher des choses?
Non plus...
Je ne sais pas trop pourquoi je ne lui en parle pas. C’est juste comme ça. Je garde un secret. C’est le mien. Et ça me parait naturel de ne pas lui en parler.
Je compartimente.
A quel point tu te livres dans ta relation adultère toi ?
Tu as construit quelque chose avec ton amante: les rendez-vous réguliers, les discussions quotidiennes, les rires, les échanges sur la musique, le cinéma, l’art ou la littérature. De Mickey à Einstein en passant par l’élevage des poules et la cueillette des champignons, tu as abordé des tas de sujets qui vous rapprochent, qui vous parlent, qui font que tu as une relation spéciale avec elle. Une complicité, des private jokes... et ça te plaît. Tu te sens à l’aise.
Tu lui a confié tes fantasmes sexuels les plus fous. Tu t’es investi physiquement et elle te le rend bien.
Mais à quel point te confies-tu?
Lui as-tu dévoilé le prénom de tes enfants par exemple ? Parles-tu avec elle de ton quotidien?
Vas-tu lui parler de ce qui touche à ton intimité? Lui parles-tu des devoirs de tes enfants ? De tes prochaines vacances ?Des petits bobos du quotidien ? De ton rhume des foins? Du barbecue chez les voisins? De tes problèmes conjugaux? De ta dernière dispute avec Madame? De tes problèmes de boulot? De ton dossier en retard? De ton collègue qui te gave? De ton patron qui te harcèle ? De la faillite qui te guète ? De ce que tu as mangé à la cantine? De tes problèmes familiaux? Du divorce de ton frère ? Du genou écorché de ta nièce? Du test de grossesse de ta sœur qui est encore négatif malgré toutes ses piqûres d’hormones? Du licenciement? De la maladie? De la mort?
Lui parles-tu de tes motivations ? De tes craintes? De tes peurs? De tes hontes? De comment tu te vois? De tes rêves? De tes regrets? De tes peines? De tes espoirs?
A quel point tu compartimentes?
Quand il t’arrive quelque chose de grave, comptes-tu sur son appui? Peut-elle t’aider? Le lui demandes-tu ? Peut-elle tout te faire oublier ? Pour quelques instants...
Ou lui caches-tu tes tracas afin de pouvoir les oublier quand tu es avec elle ? Mets-tu tout de côté pour te perdre dans ses bras? Pour te sentir comme avant tes problèmes. Comme s’ils n’existaient pas dans cette bulle protégée de l’extérieur... Un peu comme un sac trop lourd qu’on dépose à l’entrée et qu’on récupère malgré tout en repartant...
Ou encore laisses-tu tes soucis t’envahir au point de ne même plus savoir qui est cette femme qui attend de tes nouvelles ? Car après tout, que représente-t-elle pour toi? Elle qui n’est pas « l’officielle »... Qui ne sera pas à tes côtés quand tu en auras le plus besoin...
Pour réagir, ces quelques réflexions à partager :
Je ne vous présente pas qui m’a parlé pour la première fois de la notion « d’ami-amant» *SFX : roulement de tambour*, oui c’est bien notre hôte. Alors je pense que ces questions sur la compartimentation, à un simple mais vrai ami, de ceux que tu comptes sur les doigts d’une main, on se les pose aussi, mais c’est plus simple à répondre car il n’y a rien (à priori) d’illégitime dans cette relation et qu’on a l’habitude de mettre une limite sur les éléments de notre vie privée/intime qu’on partage ou pas dans telle ou telle type de relation. Je pense que ce côté illégitime complexifie la définition de ces limites…
C est cela, s adapter à la personne en face de nous, c est comme pour le vouvoiement ou le tutoiement... Mais normalement, si je sens bien la personne, alors, je fonce dans tous les sens du terme. Je partage avec elle tout ce que je ne peux pas évoquer avec vous... par pudeur, surement.
Ce que je trouve important, c est la résonance que peuvent avoir ces secrets partages!
Je trouve ça bien de pouvoir tout partager ... dans la réciprocité. Mais c'est certain qu'il faut avoir une très forte confiance ... et ça c'est rare ... mais pas impossible. Après, on n'est pas non plus chez le psy. Partager oui, se souler non (quoique).
Bah c’est une question de tempérament je pense. Moi, qui suis très spontané, je partage TOUT, avec une de mes amantes en particulier, tandis qu’elles non. Certaines se livrent plus que d’autres.
Je crois avoir compris que tu faisais très attention à protéger ton anonymat et donc tu dois être moins enclin à te livrer que d’autres.
Bon rétablissement à toi.