C’est à peu près en ces termes qu’une discussion a commencé avec… 🤔 Henrélius. Ses propos m’avaient interpelée parce que je trouvais ça contradictoire à la base.
Henrélius était marié depuis une dizaine d’années je crois. Deux enfants et un poisson rouge. Ou un enfant et une tortue? Bon, on s’en moque.
Il aimait sa femme et ne se voyait pas sans elle. Ils avaient une vie de couple qu’il qualifiait de plutôt ordinaire, et partageaient leur temps entre boulot, famille, amis…
C’est sûr que côté intimité, ce n’était plus ça du tout. Leurs besoins étaient franchement en décalage et les séances en solo commençaient à lui taper sur les nerfs.
Il s’enlisait dans une routine quotidienne. S’ennuyait ferme en fait.
Et puis des fois, tout lui prenait la tête: le déjeuner hebdo chez les beaux-parents (on va encore devoir plaindre ton frère qui ne s’en sort pas!), les réunions de service au boulot qui ne se passaient pas toujours bien (on me demande d’utiliser un logiciel qui ne marche pas pendant que je suis en clientèle! Comment vous voulez faire du chiffre?!)… Même ses sorties entre potes commençaient à l’agacer (toujours le même bar avec les mêmes histoires salaces qui tournent)…
Bref, Henrélius tournait en rond dans sa vie. Comme dans une cage. Mais il s’efforçait de se contrôler. De prendre sur lui. De rester zen. De trouver l’équilibre en lui.
Des fois, son agacement laissait place à l’énervement. Sa balance intérieure était mise à mal. Le moindre petit événement le mettait hors de lui: « comment ça le petit a eu une mauvaise note? » ou encore « quoi? Encore deux semaines de vacances avec ta copine foldingue et ses dégénérés de copains? Mais je ne tiendrai jamais moi!! »
Des fois, il avait envie de tout plaquer. De partir loin. Sans se retourner. De fuir ses responsabilités. De retrouver l’insouciance de sa jeunesse. De ne plus s’inquiéter du crédit de la maison, de l’avenir de sa famille, des problèmes de santé de sa mère. Trop c’est trop.
Mais que faire? Partir et tout casser? Faire de la peine à ses proches?
Alors il restait évidemment. Mais il était irascible. Sa colère n’était jamais loin. Il faisait du sport. Pour décompresser. Pour se vider la tête. Mais ca ne suffisait pas. Des fois il explosait. Puis il se calmait et regrettait. Il culpabilisait. Il s’en voulait de ne pas être assez fort pour se contrôler. D’infliger ça à ceux qui comptaient le plus pour lui.
Il n’arrivait plus à trouver cet équilibre. Il s’enfonçait dans la frustration. Incapable de trouver une solution.
Il ne voulait pas tout casser mais il ne pouvait plus continuer ainsi.
Un concours de circonstances ? Un clin d’œil appuyé ? Un verre de trop? Il ne sait plus bien comment il s’était retrouvé à flirter avec cette fille. Il aimait la sensation de se sentir désiré. Ce frisson d’excitation et d’interdit. Ce coeur qui battait. Il s’écouta ce soir là. Il succomba. Il laissa de côté le costume trop lourd et encombrant de sa vie officielle. Il fut lui-même.
Il rentra chez lui la tête légère. Il culpabilisait un peu, oui. Mais il était encore en train de penser au bon moment qu’il avait vécu. Cette parenthèse inespérée. Sa bulle d’oxygène.
Ses soucis quotidiens devenaient plus légers à porter. Il relativisait : une mauvaise note? On révisera mieux la prochaine fois. Ta copine? Oui, bon… un peu déjantée mais elle est sympa quand même…
Alors il se dit que finalement, ça avait eu du bon. Il était de meilleure humeur à la maison, enjoué même. Et le temps qu’il passait avec ses proches était bien plus agréable. D’ailleurs, eux aussi le sentaient. Il étaient un peu plus heureux.
Pourquoi ne pas recommencer ? Avec la même ou une autre, qu’importe. L’important n’est-il pas d’être heureux dans la vie ?